Depuis ma première rencontre avec la sociothérapie anthroposophique, j’apprécie les échanges que je peux avoir avec ses représentants. Ces discussions sont toujours ouvertes et stimulantes. Il n’est jamais question d’éventuelles différences idéologiques à dépasser, mais de nos efforts communs pour mieux comprendre les personnes en situation de handicap afin de pouvoir les accompagner et les soutenir de manière adéquate. Cette collaboration féconde se manifeste à l’extérieur par les rencontres annuelles organisées conjointement par les centres de formation anthroposophiques et les hautes écoles publiques, qui constituent un lieu d’échanges pour les étudiants et les spécialistes.

L’autodétermination et la biographie sont essentielles

La sociothérapie anthroposophique crée pour les personnes en situation de handicap des espaces de vie et surtout de développement dans des communautés villageoises ou d’autres formes de logement, qui toutes ont un point commun : ces personnes y sont acceptées sans réserve et estimées. Leurs besoins physiques, psychologiques et spirituels sont au premier plan. L’accompagnement, l’encadrement et le soutien visent à développer leurs compétences de façon à leur permettre de parvenir à la plus grande autodétermination possible et de participer au maximum à la vie de la société. Le but est de les aider à accepter leur biographie et à la déterminer eux-mêmes afin de trouver le sens qui leur est propre, à eux et à leur mission. En sociothérapie anthroposophique, les éléments les plus importants sont les diverses activités artistiques, la formation tout au long de la vie et la création d’espaces de vie qui permettent aux intéressés d’avoir une biographie réussie.

Espérance de vie dans des conditions difficiles

Depuis quelques dizaines d’années, la sociothérapie anthroposophique se préoccupe de manière exemplaire et intensive du vieillissement des personnes en situation de handicap. Pour elles aussi, le passage de la vie active à la retraite est souvent associé à des conditions de vie et d’apprentissage difficiles, ce qui pose à ceux qui les encadrent des défis nouveaux et inhabituels. Cette approche sociothérapeutique du vieillissement repose sur trois piliers : un jugement équilibré sur les difficultés rencontrées jusqu’ici, la maîtrise de la vie et parfois de ses difficultés dans le moment présent, et une organisation judicieuse de l’avenir, c’est-à-dire de la vieillesse. Il s’agit aussi d’aborder de manière adéquate les questions tournant autour de la mort et du deuil, et d’y réfléchir suffisamment. La sociothérapie anthroposophique constitue, pour les personnes âgées en situation de handicap, pour leurs proches et pour de nombreuses institutions, une aide professionnelle qui est devenue indispensable.